France Football , le 23 Avril 2004

Moullec, l'équipier modèle

Le jeune montpelliérain a retrouvé son poste d'origine : milieu offensif. Mais s'il veut s'y fixer durablement, seule l'opération sauvetage compte aujourd'hui pour lui.

Cette saison, Guillaume Moullec a déjà battu deux records : son nombre de matches en L1 (28 dont 23 comme titulaire, contre 14 et 21 lors des deux exercices précédents, soit 63 au total), mais aussi son nombre de buts (2), ses deux premiers en pro. A vingt trois ans, ce brestois de naissance, qui accumule les performances régulières, reste pourtant méconnu dans le milieu du foot. "Le déficit de notoriété, ce n'est pas forcément plus mal ! En ce qui me concerne, avoir la confiance des autres joueurs et du staff technique me suffit largement déjà pour me sentir bien dans ma peau", estime ainsi l'intéressé qui s'est fait, petit à petit, une place au soleil de l'Hérault.

A Montpellier depuis 1997, il y a connu les moins de 17 ans et le CFA pendant quatre saisons avant de débuter en L1 contre Lille, lors des premiers jours de Janvier 2002, du temps de Michel Mézy : "On avait gagné 2-0 à la Mosson, avec une frappe de loin de Bruno Carotti et un but contre leur camp des Nordistes. J'ai toujours en mémoire ce match là."

Parmi ses souvenirs, il garde aussi sa formation de milieu offensif, venue faire suite à quatre années comme libéro des moins de 13 aux moins de 17 ans. Un poste de milieu où Montpellier le repéra, à Brest, durant la Coupe Nationale, et où Robert Nouzaret l'a réinstallé depuis le déplacement à Guingamp, lors de la 28è journée. "J'ai un tempérament plutôt offensif et j'éprouve davantage de plaisir au milieu, où j'ai retrouvé mes sensations et mes repères tout en conservant les ntions défensives." Mais si sa polyvalence reste un atout, Guillaume se dit aujourd'hui soucieux, désormais, de "se fixer à un poste et d'y être le plus pointu possible".

Conforté dans son statut, malgré deux changements d'entraîneur (Mézy, puis Bernardet, puis Nouzaret), Moullec a même connu récemment le bonheur d'inscrire deux buts, à Guingamp, puis à Nantes, chez lui, donc, en Bretagne... "C'est une coïncidence, mais cela m'a fait plaisir, car, à chaque fois, il y avait la famille dans les tribunes." Mais point de prétention pour autant chez ce joueur de caractère, sous contrat jusqu'en 2005 et qui privilégie toujours le collectif par rapport à l'individuel : "On s'est mis nous-mêmes en situation délicate. Mais, avec les résultats plus favorables depuis un mois, tout le groupe continue de croire très fort au mintien. Maintenant, la venue du Mans ce samedi sera déterminante : soit on gagne et on continue sur notre lancée, soit c'est un coup d'arrêt."

Et, sous les yeux de son agent, l'ancien poumon néerlandais de Montpellier Wilbert Suvrijn, "avec lequel, dit-il, j'ai une grosse relation de confiance", on peut compter sur Guillaume Moullec pour se donner. Quant à son avenir plus lointain, il préfère ne pas y penser pour l'heure : "Je suis d'abord très impliqué dans le maintien. On verra bien après. Autrement dit, si j'avais un souhait à émettre, ce serait déjà de n'avoir aucun regret à la fin de la saison et d'avoir tout donné pour mon club."

Correspondance
Pierre Duperron