Moullec,
l'autre carrière d'un jeune reconverti
Il pourrait afficher ses matches
comme un militaire bombe ses rangées de médailles. "Vingt-cinq
au total à huit journées de la fin, contre vingt-deux
la saison dernière", précise Guillaume Moullec sans
aucune fierté.
Sa fierté, il la place ailleurs,
dans ce maintien qui, de match en match, s'annonce difficile.
Très difficile. "Tant que, mathématiquement, l'écart
n'est pas insurmontable, on peut y croire. Mais par rapport
au nombre de points qui reste à prendre (24), il y a quand
même urgence d'autant que le sort de Montpellier dépend
aussi de ses adversaires directs. Mais le programme des
autres n'est pas facile non plus, alors..."
Alors, il y a de l'espoir. "Personne
dans l'équipe n'a envie de jouer en Ligue 2. Jusqu'au
bout on fera tout pour se sauver. Et contre Lens, il nous
faut les trois points, on n'a plus le choix... "
Des mots, toujours des mots, encore
des mots ? Non, le Breton n'est pas flagorneur. Il y croit
parce qu'il mesure petit à petit le chemin parcouru par
une équipe qui a été déboussolée par une tempête de défaites
depuis ce 29 novembre maudit au Mans (0-4). "Je remarque
un meilleur comportement sur le terrain et aux entraînements.
L'équipe est plus ordonnée mais ça ne suffit pas car il
nous manque toujours les points. Les matches à Guingamp
et à Nantes nous ont frustrés. Ce but de Moldovan, c'est
un véritable coup de massue..."
Guillaume Moullec est ce que l'on
peut appeler un collectif, du genre à préférer parler
des autres, moins de lui-même. Pourtant le sujet ne manque
pas d'intérêt depuis que Robert Nouzaret a déniché en
lui un milieu de terrain plutôt efficace. Et on n'est
peut-être pas prêt de le revoir en défense... "Je recommence
mon apprentissage à une place que j'aime bien car elle
est moins restrictive. Deux ans et demi que je n'avais
plus évolué à ce poste, c'était avec la CFA", dit-il.
"Je n'ai pas beaucoup de mérites car, s'agissant de
mon poste de formation, j'ai eu plus de facilités pour
trouver mes marques", ajoute le reconverti. "Quand
Robert Nouzaret m'a demandé quel était mon poste à l'origine,
je ne pensais pas un seul instant qu'il allait me repositionner
en milieu dès le déplacement à Guingamp. Mais j'ai vite
retrouvé mes sensations."
Ce soir-là dans les Côtes d'Armor,
l'air du pays breton a donc flotté sur la pelouse du Roudourou
"car en plus, j'ai marqué un but", rappelle Guillaume
Moullec. Oui, un but pour du beurre car la défaite (3-4)
fut encore de la partie. Mais le fait d'avoir marqué dans
une position... d'avant-centre, lui a fait pousser des
ailes.
Etonnant ? Pas vraiment ! "J'aime
bien aller vers le but mais en tant que défenseur et dans
un souci de replacement, j'étais un peu frustré de ne
pas aller au bout de mes intentions. Aujourd'hui, la plus
grosse partie de mon poste concerne l'offensive."
Encore faut-il que Guillaume Moullec
trouve un juste milieu à son jeu, qu'il pèse davantage
sur l'efficacité globale de l'équipe montpelliéraine :
"Je dois progresser avec le ballon, faire la passe
juste et trouver le bon choix, explique-t-il. Etre décisif
dans l'action individuellement ou collectivement."
Dans l'équilibre que semble avoir
trouvé Robert Nouzaret, le poids de Guillaume Moullec
n'est pas négligeable sur le côté droit. Mais une bonne
nouvelle sans bon résultat n'est pas tout à fait une bonne
nouvelle.
Jean-Bernard STERNE
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