Guillaume
Moullec veut laver l'affront du Parc
La défense ? "Action de repousser
une agression dirigée contre soi ou contre d'autres".
C'est la version militaire du dictionnaire. La version
sportive ? "Manière de s'opposer aux offensives de l'adversaire".
La formulation est certes
plus douce mais dans les deux cas, on est bien d'accord,
il faut dé-fen-dre. Or Montpellier ne sait plus le faire.
Les chiffres sont révélateurs de cette incapacité à soutenir
et à protéger un homme, un seul, l'ultime recours des
défenseurs : le gardien. 45 buts en 24 matches ! Qui dit
plus mal ? Aucune équipe de Ligue 1. Qu'il s'appelle Riou,
Pionnier ou Viviani, l'identité ne change rien à l'affaire
: dur d'être gardien à Montpellier.
Guillaume Moullec, sans pour autant
mettre de gants, exerce son métier sur une ligne exposée
à la critique. Avec ses partenaires défenseurs, il représente
une frontière à ne pas dépasser et sur laquelle les attaquants
adverses devraient buter pour ne pas marquer. Se sent-il
plus responsable qu'un autre face à cette situation compromettante
? « Quand on constate les résultats et la situation comptable,
on ne peut échapper à la critique. Mais Robert Nouzaret
insiste beaucoup sur la notion d'équipe, il met en exergue
le bloc collectif… Mais bon, on se sent quand même directement
concerné quand on prend beaucoup de buts. »
Guillaume Moullec n'est pas ce
que l'on peut appeler un titulaire à part entière. Gérard
Bernardet l'a régulièrement placé dans la marge du terrain
et samedi dernier Robert Nouzaret en a fait de même à
l'issue d'une première période durant laquelle Metz a
construit sa victoire (1-0) : « La confiance joueur-entraîneur
est primordiale. Avec Gérard Bernardet la situation à
mon égard était tout à fait claire et elle l'est encore
avec Robert Nouzaret : ma sortie à la mi-temps, samedi
dernier, répondait à un choix tactique. "Gégé" était proche
des joueurs en raison de son antériorité d'adjoint à l'époque
de Michel Mézy. Mais l'essentiel est de savoir pourquoi
vousne rentrez pas dans un match ou pourquoi vous en sortez.
Je crois beaucoup aux bienfaits des relations humaines
».
Sous des aspects un peu bourrus,
Robert Nouzaret est un homme de dialogue (parfois passionné)
surtout en cette période de doute dans l'équipe et de
découvertes pour lui. Après avoir écouté les conseils
des techniciens du club (Laurey, Der Zakarian, Delmas),
il s'attache à entendre tous les joueurs avant de se faire
une idée plus précise sur son groupe et son fonctionnement.
Témoignage de Guillaume Moullec qui, lui aussi, est donc
passé au parloir : « Le coach est très attentif sur ce
que l'on ressent de cette mauvaise période. Il veut savoir
dans quel état physique et psychologique chacun de nous
se trouve. Son approche du foot et des matches est forcément
différente. Quant à savoir si sa venue va changer quelque
chose, seul le temps sera un indicateur précis ».
Comme d'habitude, Guillaume Moullec
sera dans le groupe. S'il est titulaire à droite de la
défense, il voudra comme ses partenaires laver un affront.
Non pas celui de Metz mais celui du Parc : « Quand une
équipe doute, la prise de décision est difficile sur le
terrain. Mais là, nous n'avons plus le temps de repousser
l'échéance. Il m'étonnerait que l'on revive la même débâcle
qu'à Paris. C'est le genre de match qui n'arrive qu'une
fois dans une saison. Nous avons comme un sentiment de
révolte par rapport à notre dernier match à l'extérieur.
Et paradoxalement, l'identité de l'adversaire, malgré
ses qualités, nous ôte la pression… »
En dehors du résultat, on retiendra
surtout le film du match. Mais s'il y a le résultat sans
un bon scénario, c'est bien aussi.
Jean-Bernard STERNE
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